Saturday, September 2, 2017

PEUT-ËTRE CETTE NUIT, JE FRAPPERAI! CHEZ TOI.

Cette prière fut trouvée dans la poche d'un soldat inconnu tombé pendant La Seconde Guerre Mondiale. Cri de foi bouleversant  jailli dans l'âme d'un combattant converti pour avoir senti la présence aimante de Dieu dans la beauté du monde, cri d'espérance au seuil de la mort qui semble inéluctable.


    M'entends-tu, mon Dieu?
    Jamais de ma vie je ne t'ai parlé, mais aujourd'hui je veux te saluer.
    Tu sais que depuis ma plus tendre enfance on m'a dit que tu n'existais pas, et moi, j'étais si bête que je l'ai cru.
    Jamais je n'avais eu conscience de la beauté de ta création.
    Aujourd'hui, soudain, en voyant les profondeurs de l'immensité,
    Ce ciel étoilé au-dessus de moi, mes yeux se sont ouverts.
    Émerveillé, j'ai compris sa lumière

 Comment ai-je pu être si cruellement trompé?
    Je ne sais pas Seigneur, si tu me tends la main, mais je te confie ce miracle et tu comprendras : au fond de ce terrible enfer, la lumière a jailli en moi et je t'ai vu.
    Je ne te dirai rien de plus, seulement la joie de te connaître.
    A minuit, nous devons passer a l'attaque, mais je n'ai pas peur,
    Tu nous regardes.
    Écoute ! C'est le signal. Que faire ? J'étais si bien avec toi.
    Je veux te dire encore ceci : Tu sais que le combat sera mauvais. Peut-être que cette nuit, je frapperai chez toi.
    Bien que je n'aie jamais été ton ami, me permettras-tu d'entrer quand j'arriverai?
    Mais je ne pleure pas, tu vois ce qui m'arrive, mes yeux se sont ouverts.
    Pardonne-moi, Dieu. Je pars et ne reviendrai sûrement pas,
    Mais quel miracle!
    Je n'ai plus peur de la mort!


PRIÈRE D'UN CHRÉTIEN RUSSE PERSÉCUTÉ. 

Dans son discours pour le prix Nobel, Soljenitsyne écrit que la littérature russe toujours s'est penchée sur le destin de ceux qui souffrent. L'auteur du poème ci-dessous brosse une fresque saisissante de ceux qui gémissent et ploient sous fa douleur dans les conditions inhumaines de vie secrétées par le système en place. Et ceux qui, sans le savoir peut-être, n'en pâtissent pas mains, sont les persécuteurs, tout aveugles qu'ils sont.  


    Nous te prions Seigneur, nous douloureux errants,
    Pourchassés sans pitié sur notre propre terre.
    Nos jours sans feu ni lieu ont duré trop longtemps,
    Trop longues, des souffrances qu'on ne peut apaiser !
    Seigneur Dieu, aie pitié de nous !
    Nous te prions Seigneur, pour nos familles perdues.
    Comme ils pleurent et languissent, nos chers bien-aimés ...
    Nous te prions Seigneur, pour tous ces diffamés
    Qui sans crainte témoignent leur compassion pour nous.
    Seigneur Dieu, aie pitié de nous!
   Nous te prions, Seigneur, pour tous les fusillés, Pour tous les torturés     sous de trop durs travaux.
    Dispersés dans les mines, les marais, les canaux,
    Depuis toujours croyants, ou bien t'ayant trouvé.
    Seigneur Dieu, aie pitié de nous !

    Nous te prions, Seigneur, pour les persécuteurs.
    Pardonne-leur tout, Seigneur, car ils sont aveuglés !
    Mets seulement un terme a leur persécution
    Et donne du repos aux être exténués.
    Car ta main est pleine de bonté,
    Car tout-puissant est ton pouvoir !
    Gloire à  Toi, maintenant et toujours
    Et dans les siècles des siècles !
                                   Amen!





Référence
Paul Evdokimov(1988)
La Prière des Chrétiens de Russie
Éditions:C.L.D.